5e Novembre : Journée internationale de la langue Romani
Le Comité d’experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (CELRM) demande davantage d’actions afin de protéger et promouvoir la langue romani
Déclaration adoptée par le Comité d’experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (CELRM) le 5 novembre 2015 à l’occasion de la Journée internationale de la langue romani
Sur 25 pays ayant ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, 15 ont officiellement reconnu le romani comme langue minoritaire pratiquée traditionnellement sur leur territoire. Le romani est ainsi la langue qui a recueilli le plus grand nombre de ratifications au titre de la Charte, ce qui reflète, entre autres, son statut de langue européenne.
Alors que deux options de ratification sont possibles – une protection générale définie dans la partie II de la Charte ou la définition de dispositions spéciales pour soutenir une langue au titre de la partie III –, la majorité – les deux tiers des pays, a opté pour la protection générale, qui s’applique automatiquement à toutes les langues traditionnellement parlées sur le territoire national.
Le nombre élevé de ratifications – généralement fondées sur le principe de l’égalité entre toutes les langues minoritaires du pays concerné – ne signifie pas que le romani bénéficie d’une mise en œuvre satisfaisante. Ce déséquilibre du niveau de ratification et le déficit de mise en œuvre témoignent, dans une certaine mesure, de la marginalisation bien réelle du romani et de ses locuteurs. Cependant, ces insuffisances résultent aussi d’une prise en compte insuffisante de la situation historique du romani. Le romani est une langue en transition. De langue exclusivement orale utilisée dans la sphère privée et la vie de tous les jours, il est en passe de devenir une langue orale et écrite utilisée dans la vie publique informelle et formelle.
Vu le nombre de ratifications et sa situation particulière, le romani est considéré comme hautement prioritaire dans le contexte de la Charte. Contribuer au développement socioculturel du romani est une préoccupation majeure du Comité d’experts – contribution qui vise également à soutenir l’émancipation socio-économique et politique des Roms en général. Aussi, le Comité d’experts invite les pays, dans lesquels le romani est parlé traditionnellement, à inclure cette langue dans leurs procédures de ratification.
Le romani étant dans une situation de vulnérabilité dans la majorité des pays, les autorités doivent prendre des mesures spéciales pour le soutenir. Le Comité d’experts appelle l’ensemble des Etats membres à renforcer la protection et la promotion du romani dans tous les domaines, en tant que partie intégrante de l’héritage culturel européen, et en particulier dans l’éducation et la vie culturelle.
Site web de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires